VIH

 

Introduction

 

VIH est un acronyme signifiant virus de l’immunodéficience humaine. Cette infection peut être acquise sexuellement ou par le sang et lorsque non traitée, peut mener au syndrome d’immunodéficience acquise mieux connu sous le nom de SIDA. Le virus du VIH s’attaque principalement au système immunitaire, et réduit sa capacité à combattre les infections. En affaiblissant le système immunitaire, il facilite le développement de maladies dites « opportunistes ». Ces maladies, que le corps peut habituellement combattre, peuvent avoir de graves conséquences allant jusqu’à causer la mort chez les personnes atteintes du VIH.

Il est possible d’être porteur du VIH pendant des années sans ressentir aucun symptôme. Le virus infecte les cellules CD4, une sorte de globules blancs qui agissent comme gardiens du système immunitaire. Le VIH intègre le noyau de la cellule CD4 pour s’y reproduire et libérer ainsi de nouveaux virus. En réduisant et détruisant le taux des cellules CD4 dans le sang, le virus affaiblit le système immunitaire de la personne infectée. Plus les CD4 sont touchées, plus la personne risque de contracter des maladies opportunistes.

Toute personne ayant des relations sexuelles non protégées risque de contracter le VIH. Le virus n’a pas de préférence quant à l’âge ou le sexe de la personne, son orientation sexuelle, ou la couleur de sa peau.

On ne peut toujours pas guérir de cette infection, mais il existe actuellement des traitements efficaces ralentissant la progression de la maladie. Aujourd’hui, les personnes atteintes de VIH ayant accès à un suivi et un traitement médical ont une qualité ainsi qu’une espérance de vie très proche de la normale.

 

La difference entre le VIH et le sida

 

Le VIH (virus d’immunodéficience humaine) est un virus tandis que le sida (syndrome d’immunodéficience humaine) est un stade de l’infection qui en résulte. Une personne séropositive pour le VIH est infectée par ce virus et présente des anticorps contre celui-ci qui sont détectables dans son sang. Il est possible de vivre pendant plusieurs années sans que les symptômes  se manifestent et sans développer le sida qui survient à un stade plus avancé de l’infection.

 

Bref historique du VIH

 

Le 5 juin 1981, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis (CDC) émettent un bulletin épidémiologique portant à l’attention des médecins une forme rare de pneumonie diagnostiquée chez les hommes gais. Il s’agit d’une maladie opportuniste qui a été plus tard liée au sida.

En 1982, l’acronyme SIDA est utilisé pour nommer le syndrome. Le VIH est isolé deux ans plus tard en 1984 et un test de dépistage devient disponible à partir de 1985. En 1987, le premier traitement antirétroviral, l’AZT, est approuvé pour traiter le sida. La première journée mondiale du sida a lieu le 1er décembre 1988. Entre 1995 et 1996, de nouveaux traitements antirétroviraux sont introduits et démontrent une grande efficacité à contrôler la progression de la maladie chez les personnes vivant avec le VIH. Le taux de mortalité causé par le sida chute dans les années suivantes.

En 2009, au niveau mondial, on estime que 33,3 millions de personnes vivent avec le VIH/sida, dont 2,6 millions de personnes nouvellement infectées en cette même année.

Situation de l’épidémie au Québec

On estime qu’entre 14 500 et 21 300 personnes vivent avec le VIH au Québec. Chaque année, entre 500 et 1 200 personnes contractent le virus dans la province. La majorité des cas touchent les hommes (80%).

 

Modes de transmission

 

Le VIH se transmet par le sang, le sperme, le liquide pré-éjaculatoire (precum), les sécrétions vaginales, le lait maternel ou tout autre liquide biologique teinté de sang. Les principaux modes de transmission du VIH sont la pénétration vaginale ou anale sans condom et le partage de matériel d’injection. Ces deux modes de transmission sont considérés à haut risque. Il existe un faible risque de transmission du VIH à travers les relations orales.

Une femme enceinte peut aussi transmettre le VIH à son enfant durant la grossesse ou durant l’accouchement et par allaitement. Il existe un traitement préventif pour la mère pendant la grossesse et pour l’enfant dès l’accouchement, qui permet de réduire considérablement ce risque de transmission. Avec un suivi médical approprié, une femme vivant avec le VIH peut avoir un enfant non infecté et en santé.

Le VIH ne se transmet pas dans les situations suivantes :

Toute intimité n’est pas risquée. Il faut savoir que le VIH ne s’attrape pas lors des caresses intimes, des massages, des baisers. De même, la masturbation mutuelle n’est pas dangereuse, si on n’utilise pas le sperme ou les sécrétions vaginales comme lubrifiant.

Le VIH ne s’attrape pas en serrant la main ou en touchant les vêtements portés par une personne séropositive, ni en se trouvant près d’elle dans un ascenseur ou dans un véhicule de transports publics.

Fréquenter des endroits publics comme les piscines, s’asseoir sur les sièges de toilette, entrer en contact avec un animal, utiliser des ustensiles, des verres, manger ou partager la nourriture ne comporte aucun risque de transmission du VIH.

 

 

Symptômes et phases d’évolution de la maladie

 

L’évolution de la maladie dans le temps varie d’un individu à l’autre. Elle dépend de plusieurs facteurs, tels que le virus lui-même, la capacité du système immunitaire de se défendre et l’âge de la personne infectée.

L’évolution de l’infection par le VIH est caractérisée par quatre phases distinctes :

  • Primo-infection
  • Infection asymptomatique
  • Infection symptomatique
  • Sida

 

La primo-infection

Cette première phase correspond à la réaction de l’organisme à la présence du virus. Certaines personnes n’auront aucun symptôme. Lorsque présents, les symptômes sont semblables à ceux d’une grippe ou de la mononucléose : courbatures, diarrhée, forte fièvre, éruption cutanée (rougeur sur tout le corps).

Pendant cette période, le virus s’installe dans l’organisme. Il se réfugie dans les ganglions et se multiplie rapidement, infectant sur son passage un grand nombre de cellules. Face à l’invasion, le système immunitaire réagit en produisant des anticorps comme défense contre le VIH. Ils contrôleront temporairement sa réplication.

Un test sanguin pourra détecter ces anticorps et diagnostiquer l’infection par le VIH à ce stade. Des anticorps peuvent être détectés dans 80% des cas 6 semaines après l’infection et dans presque 100% des cas après 3 mois. Le délai maximum entre l’apparition des anticorps et l’infection est de 6 mois.

L’infection asymptomatique

Durant cette période du développement de la maladie, le virus réduit son activité mais continue tout de même à se répliquer. La personne ne présente aucun symptôme, mais le virus est bien présent et peut être transmis.

Malgré l’absence de symptômes, il est important d’avoir un suivi médical pendant cette période. Le médecin rencontre le patient  tous les 3 à 6 mois pour effectuer différents tests et suivre l’évolution de l’infection. Entre autres, il vérifiera par test sanguin le nombre de cellules CD4 et la charge virale du patient. Ces deux tests sont des marqueurs qui aident le médecin à suivre l’état de santé du patient. La durée de l’infection asymptomatique est variable d’une personne à l’autre et peut durer plusieurs années.

L’infection symptomatique

Cette phase est caractérisée par l’apparition de symptômes ou de maladies associés au VIH. Les personnes vivant avec le VIH peuvent souffrir de fièvre persistante, de perte de poids, de fatigue extrême, de sueurs pendant la nuit, de lésions sur la peau, d’enflure des ganglions, de diarrhée persistante, de douleurs abdominales, de troubles respiratoires, de troubles neurologiques, d’infections vaginales chroniques, de candidose orale (infection à champignons dans la bouche) et de zona (infection de la peau causée par un virus).

Ces symptômes surviennent le plus souvent lorsque le système immunitaire s’affaiblit. L’infection symptomatique est une indication pour commencer les traitements, peu importe la valeur des CD4 et de la charge virale.

Le sida (syndrome d’immunodéficience acquise)

Le sida est la quatrième phase de la progression du VIH. Il se développe habituellement quand le taux de CD4 est inférieur à 200 cellules/microlitre de sang. L’organisme réagit désormais moins bien contre des germes qui ne causent habituellement pas de problèmes chez une personne séronégative. Cet état d’immunodéficience favorise alors le développement d’infections, qu’on appelle «infections opportunistes ». Outre les infections, des maladies comme le cancer et l’atteinte du système nerveux (neuro-sida) peuvent aussi survenir.

Les personnes qui ignorent qu’elles sont séropositives peuvent en arriver à cette phase de la maladie puisqu’elles n’auront pas été diagnostiquées, traitées et suivies par un médecin. Par contre, les patients qui ont bénéficié d’un suivi médical adéquat n’arrivent généralement pas à ce stade.

 

La super infection

 

La super infection par le VIH survient quand une personne déjà porteuse du virus est infectée par une autre souche du VIH. Ainsi, deux personnes séropositives ayant des relations sexuelles non protégées peuvent s’infecter mutuellement avec de nouvelles souches. Une personne pourrait ainsi acquérir un nouveau virus résistant à certains médicaments et rendre le traitement plus compliqué par la suite. Cette situation est très rare et les risques de super infection sont réduits considérablement lorsqu’une personne est traitée.

 

Diagnostic

 

Il existe deux types de tests pour diagnostiquer une infection par le VIH. Le test standard est un test effectué en laboratoire et requiert une prise de sang. Ce test détecte les antigènes et les anticorps que l’organisme produit pour lutter contre l’infection. Il peut détecter une infection 3 semaines après une exposition au virus.

Le deuxième test est un test à résultat rapide. Il s’agit d’un test effectué en clinique ou dans un centre de dépistage. Une goutte de sang est prélevée sur le bout du doigt. Ce test détecte les anticorps que l’organisme produit pour lutter contre l’infection. Il peut détecter une infection entre 6 semaines à 3 mois après une exposition au virus.

 

Traitements

 

Il n’existe pas de traitement pour guérir une infection par le VIH ni un vaccin pour la prévenir. Les traitements du VIH, nommés traitements antirétroviraux, ont pour objectif de réduire au maximum la réplication virale. Cela se manifeste par une diminution notable de la présence du virus dans les liquides biologiques comme le sang et par une stabilisation ou augmentation de la quantité de cellules CD4.

Toute décision concernant un traitement médical particulier devrait toujours se prendre en consultant un professionnel de la santé qualifié au sujet du VIH. Nos médecins et nos infirmiers ont une expertise reconnue en matière de traitements et peuvent vous guider et vous soutenir.

Il existe actuellement au Québec six classes de médicaments antirétroviraux :

  • Les inhibiteurs nucléosidiques et nucléotidiques de la transcriptase inverse (INTI);
  • Les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI);
  • Les inhibiteurs de protéase (IP);
  • Les inhibiteurs d’entrée (IE), qui comprennent deux classes : Les inhibiteurs de fusion (IF),
  • Les antagonistes de chémokines (AC);
  • Les inhibiteurs d’intégrase (IIn).

Les options de traitements incluent plus d’une vingtaine de médicaments différents. Chaque classe de médicaments agit de façon différente sur le cycle de réplication du virus pour diminuer sa quantité dans le sang. Cependant, le virus reste présent dans les réservoirs, tels les ganglions, ce qui explique qu’il est impossible de guérir cette infection.

Les traitements anti-VIH prescrits aux patients sont habituellement constitués de deux classes différentes et comprennent 3 ou 4 médicaments. Différentes stratégies thérapeutiques sont possibles, chacune possédant ses avantages et inconvénients.

La décision de commencer un traitement dépend de plusieurs facteurs. On y retrouve, entre autres, la progression de la maladie, les marqueurs biologiques comme le nombre de cellules CD4 et la charge virale, l’état de santé de la personne, la présence d’autres maladies ou infections. De plus, des facteurs personnels tels que la capacité de la personne à commencer et maintenir un traitement et son rythme de vie peuvent jouer un rôle dans cette décision.

Vous pouvez obtenir plus d’information sur les différents traitements du VIH en consultant votre médecin ou votre infirmier, en visitant les sites internet ou en contactant un organisme communautaire listé dans la section Liens utiles du site.

 

Prévention

 

Le condom est le meilleur moyen de prévenir la transmission du VIH. L’utilisation régulière et correcte du condom lors de la pénétration vaginale ou anale réduit considérablement le risque de transmission.

Les relations orales comportent un risque faible de transmission du VIH, mais peuvent comporter un risque pour la transmission des autres ITS. Pour réduire ces risques, vous pouvez utiliser un condom à saveur ou une barrière de latex (condom coupé sur le long pour faire un carré de latex) lors des relations orales qui impliquent les parties génitales ou l’anus. Évitez de vous brosser les dents ou d’utiliser la soie dentaire une heure avant et après une relation orale. Évitez aussi d’avoir du sperme dans la bouche. Évitez les relations orales si vous avez une plaie ou une coupure dans la bouche ou après une visite chez le dentiste.

Les personnes séropositives qui ont une charge virale « indétectable » (moins de 20 copies/ml de sang) réduisent le risque de transmettre le VIH à leur partenaire. Cependant, ceci n’élimine pas le risque complètement. Pour avoir plus d’information, parlez-en avec votre médecin.

Il existe un traitement d’urgence à la suite d’une exposition à un risque de transmission du VIH. Ce traitement s’appelle « prophylaxie postexposition » ou « PPE ». Ce traitement consiste en l’administration de 2 ou 3 médicaments antirétroviraux pendant 28 jours après l’exposition. La rapidité d’action est déterminante. En effet, le virus, avant de se loger dans les réservoirs que sont, entre autres, les ganglions et le cerveau, est restreint à la circulation sanguine durant les trois premiers jours. C’est donc durant cette phase que le traitement doit le débusquer, afin de l’empêcher de s’établir dans le corps et de se développer.

La prophylaxie préexposition (PrEP ou PPrE) est une autre stratégie qui permet de prévenir l’infection au VIH. Cette stratégie consiste, pour une personne séronégative, à prendre des médicaments antirétroviraux quotidiennement. Elle ne remplace pas les autres méthodes de prévention telles que le port du condom, mais vient s’ajouter à l’ensemble des stratégies préventives. Seul un médecin est à même de prescrire une PrEP. Ce dernier fera une évaluation de la situation de la personne et assurera un suivi sur une base régulière.

Pour plus d’information sur le VIH, consulter le document l’Essentiel du VIH/sida sur le site du Portail VIH/sida du Québec.

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